Je viens de voir Le vendeur. Quel film magnifique de sa lenteur, de son personnage central et de ses images. Du cinéma de vies ordinaires, un univers de gestes quotidiens et un hiver dans toute sa splendeur filmée comme jamais. Avec ce premier long-métrage, le réalisateur Sébastien Pilote soulève l’attention, faudra l’avoir à l’oeil.
Remarquable performance de Gilbert Sicotte dans la peau de ce vendeur qui ne sort de son enfermement intérieur que pour répondre à son obsession de vendre un autre char. S’il porte le film sur ses épaules, on le lit surtout sur son visage, torturé derrière le masque. Le travail de la caméra est habile. Est-il résilient, inconscient, aliéné ? N’est-il qu’un rapace aux propos mielleux ? Un mononc ratoureux ? Un homme qui s’accroche à une routine comme unique moyen de survie ?
Pour un drame, il y a de rares éclats... Il est sourd, latent, prégnant. La trame même de l’oeuvre n’est tissée que de ce dramatique silencieux et inéluctable de la vie de tous les jours. Mais cette déclaration d’amour sur une piste de danse, on en voit pas assez des comme celles-là...
Si les voitures sont des années 2000, l’atmosphère est celle d’une petite ville mono-industrielle des années 70, elles ont d’ailleurs ravivé des souvenirs de mon Abitibi de l’époque. J’ai aimé son intériorité, ses silences qui laissent fréquemment la parole aux images fort belles et souvent baignées de cette lumière hivernale qui, malheureusement, ne descend pas tant vers le sud.
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